Bienvenue dans le site de la FAPEGM, Fédération d’Associations de Protection de l’Environnement du Golfe du Morbihan
Un esprit d’ouverture et d’accueil l’anime, la protection de l’île Berder en est le témoin.
Sur ce site sont abordés les divers aspects de la vie de la fédération.
Vous trouverez ci-dessous les développements les plus récents
Quel avenir pour Berder ?
Depuis 2019, suite à la mobilisation de « Berder Ensemble », des associations environnementales de protection du Golfe du Morbihan :
– la fédération FAPEGM
– l’ Association Qualité de la Vie à Larmor Baden (AQVLB)
– les Amis des Chemins de Ronde (ACR56)
– les Amis du Golfe du Morbihan (AGM)
mènent des actions juridiques contre le projet de construction d’un hôtel de luxe sur l’île de Berder et son bétonnage inconsidéré.
Grâce à leurs actions efficaces et résolues, ces quatre associations ont emporté une série de victoires devant le tribunal administratif en première instance, puis en appel et finalement au Conseil d’État.
Aujourd’hui avec ces premiers succès, Berder doit être identifié comme un « espace remarquable » où aucune extension ne peut être autorisée, et le projet d’hôtel de luxe condamné.
Pourtant, malgré les décisions de justice le promoteur, soutenu par la commune de Larmor Baden, persiste et prétend faire aboutir son projet.
Ainsi, les associations, à qui les tribunaux n’ont accordé aucune indemnisation pour leurs frais d’avocat, doivent continuer à mener la bataille juridique.
Ces quatre associations font appel à votre soutien pour financer leurs recours et consolider définitivement le statut protégé de l’Île Berder.
Merci pour vos dons sur : HelloAsso
Berder - Introduction générale
L’Ile de Berder est renommée à juste titre pour sa qualité paysagère. Un accès pittoresque à marée basse, un boisement varié et important, une riche diversité biologique, un sentier côtier attrayant, une poésie discrète, attirent de loin des foules de promeneurs.
L’Île n’avait qu’une maigre exploitation agricole jusqu’au milieu du 19ème siècle. C’est alors qu’un homme entreprenant, Arthur Dillon, connu sous le nom de Comte Dillon, acheta l’île en 1879 et lui donna un essor remarquable.
Il obtint de la préfecture le 14 octobre 1884 l’autorisation de construire une chaussée submersible carossable, un gois, reliant l’île au continent, en remplacement d’une petite et très ancienne chaussée pour piétons.
De 1880 à 1887 il bâtit dans l’île une infrastructure de bâtiments utiles : une ferronerie, une menuiserie, et au nord de l’île deux bâtiments dits de la Pêcherie pour les besoins de travail, l’un la Grande Pêcherie pour des activités de pêche et d’ostréiculture, l’autre plus petit pour le stockage du matériel et pour de petits travaux. Le riche boisement actuel lui est dû. À partir de 1882 il bâtit au centre de l’île, par étapes successives, autour d’un vieux bâtiment agricole, un ensemble de bâtiments résidentiels aujourd’hui dégradés : un bâtiment central et des bâtiments latéraux, une tourelle, un bâtiment bas, une tour hexagonale à 5 étages de style dit « mauresque ». Au nord-est de l’Ile il ajouta en 1885 une chapelle où fut célébré le mariage de l’un de ses fils. Il y est enseveli avec son épouse.
L’ensemble de Berder était créé. Dillon le développa une trentaine d’années, lui donnant une vie sociale aristocratique brillante. Mais dans les années 2005-2010 et au-delà, des besoins importants d’argent pour la réalisation d’un port en eau profonde au Blair sur la rivière d’Auray (Baden), contraignirent le Comte Dillon à solliciter l’aide d’une riche amie la Duchesse d’Uzès. Dillon fut ainsi amené en 1920 à vendre en réméré à la duchesse la plupart de ses biens, entre autres l’île Berder. Il mourut en 1923. La Duchesse vendit l’île en 1927 aux religieux Oblats de Marie qui en 1937 la vendirent aux Petites Soeurs de St François. Le groupe Yves Rocher l’acquit en 1991 et la loua à l’organisme de tourisme social « Loisirs Vavances Bretagne » devenu « Loisirs Vacances Tourisme ». Finalement le groupe ODCL - Giboire l’acquit le 24 05 2016 et décida d’y créer un complexe hôtelier de luxe en se réservant la Pêcherie comme résidence.
Le PLU de Larmor Baden sera-t-il annulé ?
Le Maire de la commune, favorable au développement économique de Berder, voit d’un bon œil le projet Giboire et pour le favoriser a inséré dans le PLU arrêté de la commune le 4 juin 2018 une autorisation d’accroître de 30 % la surface au sol des bâtiments au centre de l’ïle et de les habiter.
L’association locale Qualité de la Vie à Larmor Baden AQVLB, soutenue par la Fédération d’Associations de Protection de l’Environnement du Golfe du Morbihan FAPGEM, a obtenu du TA, par un référé du 14 novembre 2018, la suspension partielle du PLU en ce qui concerne le boisement de l’île, puis par jugement du 12 juillet 2021 l’annulation partielle du PLU. Cette annulation comprend les autorisations de 30 % et de l’habitation. Du coup le projet de Giboire se trouve fortement freiné.
Insatisfaite de l’annulation partielle, AQVLB soutenue par la FAPEGM, a le 11 septembre 2021 fait appel du jugement du TA auprès de la Cour Administrative d’Appel de Nantes, pour l’annulation totale du PLU. On en est là.
Berder - Le Projet de création d’un complexe hôtelier à l’Ile Berder aux dépens du site
L’Ile de Berder, joyau écologique de 23 ha, très apprécié de la population, antérieurement propriété du groupe Yves Rocher, était géré en location depuis 1991 par l’organisme de tourisme social « Loisirs Vacances Bretagne ». Ainsi la FAPEGM s’est impliquée dans la protection du site, à la fois au niveau du PLU de Larmor- Baden et du PC du complexe Hôtelier. LVB, devenu LVT « Loisirs Vacances Tourisme », à la satisfaction générale : 30 années d’occupation bienveillante largement ouverte en été aux loisirs populaires, le reste de l’année à des séminaires culturels, des congrès divers et à des classes de mer.
Un public très nombreux, venu souvent de loin, visitait l’Ile à loisir, appréciant la beauté et la simplicité de ses paysages, l’agrément de son secteur boisé, la variété de son habitat écologique, la tranquillité bucolique de ce site naturel. Le public jouissait d’une relative liberté de circulation dans l’île, dépassant le simple usage du sentier côtier.
L’achat de l’île de Berder le 31 mai 2016 par l’entreprise immobilière ODCL-groupe Giboire, a tout changé. L’acquéreur veut créer au centre de l’île un complexe hôtelier 4 étoiles comprenant un accroissement de 30 % de la surface au sol des bâtiments existants, une offre de 65 chambres et 20 studios, un restaurant ouvert vers l’extérieur, et un parking totalisant 97 voitures, sans compter la nécessaire rénovation du passage submersible ou gois accédant à l’île. Malgré les affirmations optimistes du bâtisseur, il est certain que les équilbres paysagers et biologiques de l’île seront affectés et feront perdre à l’île une grande partie de sa qualité.
A la demande du groupe Giboire le Maire de Larmor-Baden a accordé le 3 mars 2020 le permis de créer le complexe hôtelier projeté. Ce permis a suscité une réaction publique importante pour la préservation de la qualité exceptionnelle du site. Quatre associations environnementales, Qualité de la Vie à Larmor-Baden, Amis du Golfe du Morbihan, Amis des Chemins de Ronde du Morbihan et Fédération d’Associations de Protection de l’Environnemnet du Golfe du Morbihan se sont groupées et ont demandé le 13 janvier 2020 au Tribunal Administratif (TA) de Rennes d’annuler le permis de complexe hôtelier. Le souhait croissant de l’opinion est l’abandon du projet hôtelier et du permis et le retour à un usage plus social de l’île. Une association s’est formée. Elle demande l’acquisition de Berder par le Conseil général. Une pétition qui dépasse actuellement les 14.000 signatures est en cours.
Le TA vient d’annuler partiellement le PLU de Larmor-Baden, le 12 juillet 2022, entre autres en ce qui concerne Berder. L’agrandissement du complexe hôtelier demandé par le groupe Giboire est compromis. Une demande d’annulation totale du PLU a été faite à la Cour Administrative d’APPEL par AQVLB soutenu par la FAPEGM. Par ailleurs un référé obtenu du TA le 12 04 2022 par AQVLB soutenu par la FAPEGM suspend le PC hôtelier. La construction du complexe hôtelier est fortement compromise.
Berder - Le sentier côtier SPPL près de la Pêcherie.
L’Ile Berder est très fréquentée pour sa qualité paysagère exceptionnelle. Un sentier côtier, SPPL servitude de passage pour piétons sur le littoral, a été institué de longue date par l’arrêté préfectoral du 19 avril 1982. Il fait le tour de l’île Berder, reprenant le tracé d’un sentier piéton préexistant (notice explicative jointe à l’arrêté, p13). De ce fait la SPPL est une servitude modifiée.
Le tracé indiqué par la carte jointe à l’arrêté (pièce 1) est peu précis. Au Nord de l’île il s’approche de la Pêcherie tout en restant à petite distance. Au niveau du débouché du passage submersible un chemin transversal créé par le public d’est en ouest coupe le nord de l’ïle (pièce 2). Il est couramment utilisé par les piétons à la fin de leur tour de l’île comme un raccourci du sentier côtier. Ce raccourci qui n’est pas le sentier côtier évite de passer près de la Pêcherie.
L’achat de Berder par le groupe Giboire en 2018 a modifié la situation dans l’île. Un projet de création d’un important complexe hôtelier au centre s’est accompagné d’une privatisation du secteur de la Pêcherie, au nord, lieu que le promoteur se réserve apparemment pour l’habiter.
Cette volonté s’est traduite par l’érection d’une ganivelle est-ouest en travers de l’isthme interdisant le passage à l’approche de la Pêcherie, avec des panneaux et des cordes interdisant le passage. Ce faisant le tracé au sol du sentier côtier au niveau de la Pêcherie a disparu. L’interruption est particulièrement visible sur le tracé du sentier à l’est dans le sous-bois : il est barré par la ganivelle avec de plus un écriteau portant la mention « privé » (pièce 2). Un huissier engagé par nous le 19 décembre 2019 a décrit cet état de fait.
Deux lettres au préfet, le 27 mai 2019 et le 15 juillet 2019, ont demandé de matérialiser à nouveau sur le terrain la SPPL devenue invisible. Nous n’avons pas reçu de réponse. Cependant nous avons appris que le préfet avait déclenché deux expertises de ses services qui avaient conclu à l’existence inchangée de la SPPL. Nos lettres n’ont donc pas reçu de suite.
Avec l’aide d’un avocat les 4 associations, dont la FAPEGM, ont le 24 février 2020 mis en demeure OCDL-Giboire de rétablir le tracé originel de la servitude. Sans réponse elles ont usé le 11 juin 2020 de la possibilité légale d’adresser au tribunal une demande de référé en cas de trouble public manifeste. Le Tribunal a rejeté le 23 juillet 2020 la demande de référé faute de trouble manifeste et a renvoyé l’affaire au juge de fond. Nous en sommes là.
Il semble que la ganivelle suive grosso mode, à quelques mètres près, le tracé de la SPPL. De ce fait il serait réaliste de borner notre demande au tribunal de faire supprimer les panneaux et les cordes d’interdiction et de faire réapparaître l’implantation du sentier côtier à l’endroit exact.
Berder - Une infraction de grande voirie à La Pêcherie
Au nord de la Pêcherie la mer peu profonde et poissonneuse alimentait une culture ostréicole acquise par Dillon. Une petite baraque était établie au bord de l’eau. Dillon obtint le 8 avril 1885 l’autorisation d’y créer un terre-plein pris sur la mer. Plus tard il obtint de doubler ce terre-plein en débordant sur le domaine public maritime DPM et le domaine terrestre et il le couvrit d’un bâtiment qui prit le nom de Pêcherie. A moitié sur le DPM, l’usage du lieu, purement maritime, était subordonné à une AOT, autorisation d’occupation temporaire. Cette AOT a eté renouvelée aux propriétaires successifs de Berder, dont les plus récents la Société Yves Rocher puis le groupe OCDL – Giboire. Celui-ci devenu propriétaire de l’île le 31 mai 2016 renouvela l’AOT le 23 novembre 20 16 et le 6 décembre 2016.
Le promoteur immobilier Giboire, en achetant Berder, ne faisait pas seulement une affaire financière mais il était sensible au charme du site et voulait se réserver un coin privatisé pour l’habiter de temps à autre. En dehors des bâtiments dégradés du centre de l’Ile qu’il destinait à la création du complexe hôtelier 4 étoîles, il a adopté pour son usage personnel le secteur de la Pêcherie au nord de l’Ile où se trouvaient deux bâtiments en bon état capables de servir de logements après aménagement.
Le plus grand, bâti à l’origine pour les besoins de l’ostréiculture ou de la pêche, se trouve, on l’a vu, à moitié sur le DPM. A partir de 2018 M.Giboire a fait aménager l’intérieur du bâtiment pour l’habiter, sans autorisation communale. A l’extérieur une cheminée métallique a été ajoutée à chaque extrémité du bâtiment et les volets ont été rénovés.
Ce faisant M.Giboire contredit l’exclusivité d’usage maritime stipulée par l’AOT, d’autant qu’il affirma publiquement par la pressse le 17 octobre 1920 sa volonté d’habiter le bâtiment. L’occasion de la demande de renouvellement de l’AOT en 2021 a mis en vedette la contradiction. L’État, sans doute mis dans l’embarras, a tardé à donner réponse. En attendant il a prorogé la validité de l’AOT jusqu’au 31 décembre 2021.
Devant la volonté choquante d’habiter la Pêcherie les 4 associations nommées ci-dessus se sont unies pour demander le 23 janvier 2020 puis le 20 janvier 2021 au Préfet du Morbihan de faire dresser un PV à l’encontre de M.Giboire pour délit de Grande Voirie. En l’absence de réponse du Préfet notre avocat Me Dubreuil, renouvelant notre démarche auprès du préfet, lui a demandé par lettre du 21 janvier 2021 de mettre en œuvre ses pouvoirs en matière de contravention de grande voirie. Le refus implicite du préfet nous a amenés avec notre avocat à demander le 18 mai 2021 au TA de Rennes d’enjoindre au préfet d’engager la procédure de PV de grande voirie.
Nous en sommes là.
Berder - La petite Pêcherie, une habitation ?
La petite Pêcherie, bâtiment proche du gois d’accès à l’Ile Berder, est en bordure de la côte ouest, entièrement sur le domaine terrestre. Quelle en était la destination ?
Lors de l’acquisition par Dillon en 1878 l’île ne comportait aucun bâtiment (Arch.Dép.3PMatrices cadastr.). Les deux bâtiments de la Pêcherie ont été bâtis dans l’intervalle 1878-1887 sans que l’on en sache la date.
Le 8 avril 1885 le bâtiment de la petite pêcherie était présent sur un plan établi par l’administration illustrant une demande de terre-plein à l’emplacement de la Grande Pêcherie par le Comte Dillon, propriétaire de l’île depuis 1878 (Arch.Dép.4S 177). Le bâtiment de la grande pêcherie n’existait pas encore.
Beaucoup plus tard, dans l’acte de cession de l’Ile Berder par Arthur Dillon à la Duchesse d’Uzès le 17 août 1908, les deux bâtiments de la Pêcherie sont désignés dans la liste des bâtiments sous les noms d’« atelier » et de « servitude » (Arch.Dép. Q 14465 p176-177).
Dans l’histoire abrégée de Berder (Bull.Soc.Polymath.Morb.2015 p398) Bertrand Frélaut écrit que le Comte Dillon construisit dès l’achat de l’île en 1878 une « pêcherie pour le matériel agricole, un bâtiment pour le matériel des bateaux, une ferronerie et, au centre de l’île une menuiserie ».
Un Inventaire du Patrimoine de la Région Bretagne, établi sous la responsabilité du Conseil Régional en 1991-1996, énumère, parmi les constructions du Comte Dillon antérieures aux bâtiments centraux, des « bâtiments d’exploitation agricole construits vers 1880 ». Il s’agit des bâtiments du nord de l’île à la pêcherie, les seuls existants.
La petite pêcherie présente de fait la structure d’un bâtiment voué au stockage d’outils et aux petites réparations, non à l’habitation, avec une porte cochère, de petites et hautes fenêtres, deux petites pièces sous le toit et l’absence de cheminée.
Cependant la commune de Larmor Baden décide le 14 décembre 2020 de ne pas s’opposer à une déclaration préalable de la société OCDL-Giboire visant à effectuer des travaux de « modification de l’aspect extérieur du bâtiment ». Cette modification des façades complète un dossier de déclaration préalable déjà déposé le 10 juillet 2020 pour le « réaménagement de deux logements existants ».
Les deux déclarations préalables déposées correspondent en réalité à un changement de destination du bâtiment. Or tout changement de destination dans la bande des 100 m du littoral est interdit par la loi littoral (Code Urb L 121-16). Après un recours gracieux demandant au Maire de retirer sa non-opposition, resté sans réponse, les 4 associations appuyées par Me Dubreuil se sont adressées au Tribunal Administratif de Rennes le 4 juin 2021.
L’affaire en est là.